Le Roland V-1200HD, un mélangeur hybride vidéo et informatique (partie 2)

Deuxième et dernière partie de notre article consacré au nouveau mélangeur vidéo Roland V-1200HD, destiné à la fois au marché du broadcast, de l’intégration et de l’événementiel.  (Lire la première partie)
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Deux slots d’extension

Les capacités du mélangeur Roland V-1200HD peuvent être étendues grâce à deux slots d’extension de l’unité électronique. Ceux-ci reçoivent au choix une carte avec deux entrées et deux sorties HD-SDI, une carte à deux connecteurs DVI-I bidirectionnels et enfin une carte à deux interfaces SFP pour fibres optiques. Toutes ces entrées alimentent le moteur de traitement vidéo 4-2-2.

Pour le monitoring vidéo, le mélangeur est équipé de deux sorties HDMI, équipées chacune d’un module multiviewer. L’une est affectée au process vidéo 4-2-2 tandis que la seconde est réservée au process 4-4-4 des images informatiques. Le multiviewer du process vidéo affiche seize signaux simultanément affectables aux entrées, aux sorties et à des points spécifiques du M/E, selon trois dispositions d’affichage au choix de l’utilisateur. Le multiviewer du process informatique est plus limité dans ses possibilités.

Un constructeur comme Roland ne pouvait pas faire l’impasse sur la partie audio. Ainsi le mélangeur vidéo V-1200HD est pourvu d’un mélangeur audio à seize canaux. Ces seize voies de mixage peuvent être affectées, via une grille audio d’entrée, aux seize canaux embeddés des entrées vidéo HD-SDI n° 7 à 10, aux deux canaux embeddés des entrées HDMI (sources vidéo et informatique), à deux entrées XLR analogiques ou numériques présentes sur le châssis. Chaque voie du mélangeur est pourvue d’un égaliseur, d’un retard et des clés d’affectation vers le bus stéréo et les départs auxiliaires. Une grille audio en sortie permet d’affecter les sorties vers les audio embeddés de quatre sorties HD-SDI et HDMI, vers les sorties des multiviewer et vers deux sorties XLR analogiques ou numériques à l’arrière du châssis. Le panneau de commande du mélangeur est affiché sur l’un des écrans tactiles de la surface de contrôle. Il est évident qu’avec sa taille et son mode tactile, il est impossible d’effectuer un vrai mixage de direct. Roland ne cache pas qu’il s’agit surtout d’un outil d’aiguillage des signaux audio associés à la vidéo ou aux images informatiques avec quelques corrections simples. Pour y associer un vrai mélangeur audio, Roland propose des cartes d’extension audio à insérer dans les slots évoqués plus haut. Ils reçoivent au choix une interface REAC, le protocole audio multiplexé de Roland, une carte Dante ou Madi. Chacune offre seize entrées et seize sorties externes supplémentaires. À noter qu’un seul slot équipé de cartes audio peut fonctionner à la fois.

Une liaison Ethernet entre la surface de contrôle et l’électronique

Le mélangeur Roland V-1200HD est composé de deux éléments : une unité électronique de traitement de trois unités de rack avec toutes les entrées/sorties sur le panneau arrière, et une surface de contrôle reliée par un simple câble Ethernet à l’unité de traitement. Cette dernière regroupe toutes les commandes classiques du mélangeur avec trois rangées de touches directes (programme, préparation et auxiliaire/découpe) et l’habituel T bar à droite. Sur la partie supérieure du pupitre sont placés deux écrans tactiles de sept pouces de diagonale. Leurs fonctions sont identiques et ils affichent, au choix de l’utilisateur, soit l’accès aux réglages des effets spéciaux ou aux panneaux de configuration du mélangeur, soit les images des entrées HDMI 1 et 2 présentes à l’arrière de la surface de contrôle. Un bandeau à la base de chaque écran LCD sert à afficher les étiquettes des sources au-dessus des touches des barres de sélection. Les entrées HDMI 1 et 2 de la surface de contrôle sont renvoyées vers l’unité électronique par sa liaison Ethernet. On pourra ainsi installer une source informatique à côté du pupitre de commande sans câblage supplémentaire.

Cette liaison Ethernet entre l’électronique et le pupitre peut transiter via un switch, de manière à raccorder deux surfaces de contrôle en même temps. Il est également possible d’y brancher un micro-ordinateur sur lequel tourne le logiciel RCS (Roland Control Software). Celui-ci affiche sur l’écran du micro-ordinateur la réplique de la surface de contrôle et pilote l’ensemble des fonctions du mélangeur. Ce logiciel tourne sous Mac OS X ou sous Windows et fonctionne en parallèle avec la surface de contrôle.

Le pupitre du mélangeur est équipé d’un joystick pour piloter jusqu’à sept caméras PTZ compatibles avec le protocole Visca. La barre AUX du pupitre sert à gérer les deux sorties AUX, comme son nom l’indique. Elle est également utilisée pour la sélection des sources de découpe des keyers et enfin elle peut être affectée à deux « User ». Dans ce dernier cas, chaque touche de la barre mémorise une commande (cross point des patchs d’entrées/sorties, GPI, mémoire de position de caméra, rappel de librairie…).

L’ensemble de ces fonctions, la gestion très complète des entrées/sorties et surtout le double process vidéo et informatique, rendent ce mélangeur particulièrement puissant. Il est parfaitement adapté à la captation d’événements qu’il faut enregistrer avec une réalisation suffisamment variée, tout en gérant la vidéo projection et les écrans de retour de scène selon des modes d’affichage spécifiques. 

 ( Cet article est disponible dans son intégralité dans magazine Sonovision #2 )