Une scénographie innovante pour le premier Grand musée du parfum à Paris

L’art du parfum, « symbole de l’art de vivre à la française » n’avait pas encore son musée à Paris*. C’est chose faite depuis le 16 décembre dernier. Le Grand musée du parfum a ouvert ses portes à proximité des Champs-Élysées, dans un hôtel particulier de 1400 m² du Faubourg Saint Honoré. Hors les murs, une première installation étonnante a pris place jusqu’à mi-février gare Saint-Lazare
_Musee_du_ParfumOK.jpg

 

Entre la naissance du projet et l’ouverture du Grand musée du parfum, deux ans se sont écoulés. Le temps des travaux et de la conception d’une scénographie « innovante, interactive et résolument contemporaine » qui s’appuie sur les dernières innovations technologiques en matière de médiation et d’olfaction pour transmettre ses contenus au public muni d’un smartguide.

Au cours d’un véritable parcours initiatique, le parfum est abordé en trois étapes distinctes :
– « Histoires de parfums », de l’Antiquité (une des plus anciennes recettes de kyphi égyptien a été rédigée sur un papyrus médical vers 1550 av. J.-C. !) jusqu’à l’avènement de la parfumerie contemporaine ;
– « Immersion sensorielle » qui invite chacun à renouer avec son sens olfactif, en l’expérimentant de différentes manières ;
– « L’art du parfumeur », pour découvrir la collection de matières premières du parfumeur, sa mémoire olfactive et comment son « lab » passe de la création et de l’imagination à la réalisation.

Ce parcours, il s’agit de le vivre, plutôt que de le regarder, à travers le « sentir », le « toucher » et l’ « expérimentation ». Le visiteur est donc invité à interagir avec des outils digitaux afin de déclencher certains dispositifs, ou encore, à réagir à une expérience en enregistrant ses sensations. Plus de 70 odeurs sont à découvrir. Un jardin de 1200 m² met, de plus, en valeur des plantes à parfum. Il sera complété dans les mois à venir d’une serre chaude.

Architectes, designers, agences spécialisées dans la création de points de vente et d’identités de marque sont nombreux à avoir œuvré à la conception et à la réalisation de ce musée qui se place au croisement de l’art et de la science. Les acteurs du projet sont notamment l’agence d’architecture Projectiles (véritable chef d’orchestre du parcours et des espaces de visite), Harvey & John, Jason Bruges Studio, Bruno Bressolin (dont les créations illustrent la Galerie des séducteurs), la jeune designer Violette Houot, le Studio des Signes (signalétique et charte graphique), l’agence CBA Building (Concept Store), DuPont Corian (Jardin des qenteurs) et Philippe Ozouf.

L’œuvre olfactive en gare de Paris Saint-Lazare est, elle, conçue par Robert Stadler, à l’initiative de SNCF Gares & Connexions. Elle se compose de cinq cloches suspendues diffusant cinq odeurs différentes : on peut se glisser dans quatre d’entre elles pour découvrir leurs parfums, la cinquième propose l’harmonie des quatre parfums précédemment humés. Cette œuvre se veut un avant-goût des découvertes qui attendent les visiteurs du Grand musée du parfum. Itinérante, elle sera présentée dans deux autres gares parisiennes tout au long de l’année 2017.

 

* Le musée du Parfum Fragonard ouvert en 1983, à Paris, est le représentant du grand parfumeur de Grasse, alors que le Grand musée du parfum se veut « le musée d’un secteur, étroitement associé à l’ensemble de ses représentants ».